Assemblée

Samedi midi

I. Un travail et un engagement collectif

II. Une identité affirmée de notre association

III. Nouvelles perspectives. La confusion et la régression dans la politique actuelle, une occasion de réaffirmer, dans un partenariat élargi, nos valeurs et nos objectifs pour l’Ecole

IV. La relance de l'action

"Il y a les freins, non pas du conservatisme, mais de tous les conservatismes qui s'expriment sous des formes variées, souvent d'ailleurs opposées, parfois même contradictoires, mais qui se retrouvent dans une même finalité: ne rien changer." Cette phrase du le cahier N°1 de notre association prend, je trouve, un relief singulier aujourd'hui. 

En tout cas elle témoigne de notre engagement résolu dans le changement, de notre volonté et de notre conviction, pour que l'Ecole réponde aux nécessités et aux impératifs de notre époque, qu'elle apporte aux jeunes filles et jeunes gens, par-delà l'instruction et au-delà de la scolarité, la formation indispensable à leur réussite ultérieure personnelle.

Sans doute pouvons-nous dire que, membres d'E&D, nous avons vraiment contribué par notre sens de l'expérimentation au grand mouvement de démocratisation de l'Ecole. Celle-ci n'est certes pas achevée ; la route sera longue encore, mais nous aurons uns et les autres tenté de saisir toutes les marges de manœuvres possibles, disponibles.

Notre engagement se traduit non seulement dans nos prises de positions, nos idées, mais dans notre action au quotidien sur nos lieux d'exercice, avec nos élèves avec nos partenaires, dans un engagement personnel, une forme de responsabilité qui est un acte militant.

Ce goût du travail coopératif, de la réflexion collective, de la responsabilité à travers notre force de propositions et notre capacité à créer du lien se retrouve aussi dans notre organisation même et dans notre fonctionnement.

Les membres du bureau se voient confier une mission politique, une fonction technique et la responsabilité d’un sujet de réflexion. Chacun a la responsabilité d'associer à son travail des membres du Conseil d'administration afin de favoriser le renouvellement de nos équipes d'animation. Nous donnons des habitudes de travail faisant une large place à l'écrit.

L’esprit d’équipe, le partage des responsabilités nous permettent de mieux mobiliser et de mieux intégrer les nouveaux.

Nos prises de positions sont préparées collectivement lors de nos conseils d'administration, toujours très riches, et particulièrement lors de nos journées d'octobre. A leur suite nos produisons des guides, des ensembles de propositions pour la réflexion mais aussi pour l'action. L'an dernier nous avions édité des fiches pour lancer le débat sur l'école, cette année nous avons élaboré des propositions concrètes pour chaque thème. Ainsi nous tentons d'améliorer

§         le lien entre nos publications et l’actualité ;

§         l’écart entre les approches (trop) généralistes et les propositions pratiques attendues.

§         l'animation des groupes académiques et d'articuler le local et le national ;

et nous tentons de proposer de vrais lieux d'échanges.

E&D, en dépit d'un nombre limité d'adhérents, bénéficie d’un rayonnement indiscutable qui s’appuie sur des manifestations nationales et sur l’ensemble de ses publications.

Notre engagement dans le CLIMOPE et la fidélité de nos compagnons de route dans le cadre du groupe dit des 14, montre à quel point nous sommes des partenaires reconnus et souvent sollicités, très souvent écoutés.

Ø Débats

Ø Colloque

Ø Prises de positions dans la presse

Ø Communiqués communs

Dans le temps de la mise en place du débat national pour l'Ecole, nous avons été parmi les premiers à souligner les limites de cette commission et le risque d'enlisement. Avec la Ligue et la FCPE nous avons conduit  plus de 250 débats qui se sont poursuivis jusqu'à la remise du rapport.

Certains redoutaient, sans doute légitimement, que l'intensité de notre travail en partenariat ne dilue notre originalité. Mais nous avons su, je crois, éviter ce danger. Nous avons été les premiers à dénoncer le limites de la commission Thélot, mais nous avons su de surcroît nous recentrer sur nos valeurs et sur notre originalité : rester au plus prêt des pratiques, mieux cerner les liens entre théorie et  pratique, pratiques individuelles et collectives, tout en proposant un ensemble de problématiques sur les sujets d'actualité.

Ø Le collège pour tous

Ø Le socle commun

Ø La décentralisation

Ø L'école et l'Europe

Ø L'enseignement dans les nouveaux contextes

Ø Les TPE

Ø La loi d'orientation

Ø La LOLF

Ø L'alternance

Ø L'orientation

Ø Les TICE

Etc.

Nous sommes sollicités es qualité pour participer au colloque de l'AFAE, le CRDP d'Orléans-Tours nous passe commande pour la refonte du livre bleu, L'Esen nous propose des co-édition. Nous sommes membres du comité scientifique du salon de l'Education.

Un point faible. Si nous avons réussi à bien pénétrer les réseaux académiques, nous avons, il faut le dire, plus de difficulté à relancer les antennes inactives.

Une situation financière préoccupante mais en cours de redressement

Avec le souci de bien identifier nos zones respectives de compétences, nous nous partageons les rôles de façon complémentaire et nous parvenons à surmonter les revers financiers que nous avons connus dans les années passées, même si la situation financière reste préoccupante. Nous privilégions les conférences téléphoniques, les membres du bureau et du conseil d'administration acceptent nos efforts pour limiter les dépenses. Je rappelle que la souscription a rencontré, il y a un an, un accueil très favorable. Il nous reste à trouver des annonceurs publicitaires, nous avons déjà obtenu celle de TECHNILAB.

Ce colloque, grâce au dynamisme des adhérents de l'académie de Lyon, s'avère d'ores et déjà bénéficiaire.

Education et Devenir : un groupe écouté

Notre association a montré sa capacité à se faire entendre. Un grand nombre de nos propositions ont été intégrées à des textes de réformes. La période actuelle est une occasion, en réactivant nos valeurs, de trouver un nouvel élan, dans ce contexte de régression marqué par le manque d'ambition et les compromis douteux.

Nous affirmons la nécessité d’œuvrer avec audace à plus d’autonomie pour les EPLE, à une plus grande responsabilité du niveau local, lieu des changements possibles.

Sur tous ces points nous avons de nombreuses propositions concrètes à faire, de nombreuses expériences à communiquer.

Nous n'avons pas encore donné de suite à notre projet de travail en direction des personnels du premier degré ; le projet n’est pas très avancé.

Nous devons encore poursuivre notre engagement de rencontrer les politiques.

Le moment semble choisi, alors que le texte de loi proposé par François Fillon révèle son incapacité à tracer une véritable perspective pour le système éducatif. Si tout n'est pas à rejeter, on peut dire que tout ce qui acceptable n'est ni neuf ni propre à ce gouvernement et que tout ce qui est nouveau semble bien pauvre, plus près d'une circulaire de rentrée que d'un repère pour les dix années à venir.

Nous dénonçons une politique illisible, caractérisée par un esprit pointilliste, une vision étroite de l'ensemble des problèmes qui se posent au système. En même temps, ne sommes nous pas frappés de constater que les oppositions les plus fortes et les plus médiatisées se portent souvent sur les points les moins contestables et qu'en revanche les aspects les plus réactionnaires que nous avons mis en lumière dans un article de Libération sont acceptés sans grand émoi ? On peut s'en étonner. Cependant la responsabilité du ministère est entière :

Partout on assiste à la liquidation lente et sûre de ce qui avait eu bien du mal à seulement émerger. En dépit du discours sur le pilotage, on discerne mal le pilote, le tableau de commande et même le plan de navigation. Cela ne peut conduire qu'à cette nuit où toutes les vaches sont noires. On ne peut que s'attendre à l'aggravation de la situation sociale et à ses conséquences sur les choix de société en Europe. Nous sommes loin d’un projet de refonte du fonctionnement de l’école autour de parcours permettant une véritable valorisation des compétences acquises par les élèves le long du cursus. Le malentendu autour de la pédagogie est savamment entretenu. L’éducation est considérée comme n’ayant pas de savoir savant de référence, donc pas d’existence.

Pour les élèves et les parents mais aussi pour les enseignants eux-mêmes, l’impuissance pédagogique est intériorisée comme de l’impuissance sociale. L’écart social s’accroît entre les groupes sociaux, alors qu’il semble qu’on renonce à conduire une politique sociale de nature à s’attaquer au problème. Pour certains enfants, l’école ne peut plus participer à la transmission d’un savoir privé de sens social.

Il est regrettable de voir comment l'on tourne le dos à l'aspiration des enseignants, des parents et des élèves dans une parodie de démocratie, et à une véritable participation de la société civile à la réflexion sur les évolutions indispensables.  Nous pensons que le cadre de l'autonomie et une plus grande participation des collectivités territoriales pourraient permettre de sortir de ces contradictions,

Ø De contourner le corporatisme et les conservatismes, encouragés par la situation actuelle

Ø De trouver le ton juste, et de substituer au silence assourdissant de l'Etat, à l'absence de discours fort, un pragmatisme résolument tourné vers la réussite des élèves

Ø De proposer une nouvelle lisibilité par des actions de proximité en partenariat

Ø De sortir des rodomontades sécuritaires qui génèrent ce qu'on est censé combattre

Ø D'imposer un fonctionnement en projet et une véritable contractualisation

Ø D'imposer des dispositifs innovants (ceux qui résultaient de la consultation des lycéens de 1998 représentaient moins de 5% de la DHG) !.

Ø Enfin, et c'est le thème de notre colloque, de mieux responsabiliser les acteurs.

Le prochain C.A doit permettre un renouvellement de nos forces : toutes les candidatures seront les bienvenues à l’issue de l’élection pour le nouveau C.A.

La nécessité de s’attacher à traiter les grands thèmes et à rester une force de propositions (comme le collège pour tous) et en même temps de préparer les grands moments de notre association (Journée du Sénat et Colloque, journées d’automne à Villeneuve-lès-Avignon) qui restent recherchés et fructueux s'impose toujours.

Il nous faut donc à l’avenir

1.    Renforcer les campagnes d’adhésion et d’abonnement et trouver des mécènes

2.    Diffuser notre charte et nos vade me cum, en particulier les exemples pratiques.

3.    Nous engager dans la défense de l’école que nous voulons,

4.    Convaincre les politiques de l’audace indispensable,

5.    Défendre une véritable autonomie des établissements

6.    Argumenter pour une autre organisation pédagogique des établissements

7.    S'engager dans une professionnalisation renouvelée des acteurs

Notre association demeure un laboratoire. Le colloque de Lyon par l'originalité de son thème dans le paysage actuel est une étape importante à mes yeux, eu égard à l'axe de développement que avons choisi à Avignon : adossés à nos valeurs, devenir toujours davantage une force de propositions pratiques, un diffuseur d'expériences nouvelles. Dans ce partage de nos principes, qui intègre notre réflexion sur la pédagogie et les pratiques, nous comptons sur les nouvelles et nouveaux candidats